Appellation, exposition, conservation et propriété
C’est en 2004 que la collection du musée des Amis du Vieux Chinon bénéficie de l’appellation « Musée de France » créée par la loi Musées du 4 janvier 2002. Ce classement de la collection sous l’appellation « Musée de France » reconnait certes la qualité du travail réalisé depuis 1905, mais elle entraine également des conséquences importantes, tant en termes de présentation au public que de respect de normes de conservation, toujours plus exigeantes.
Si le système de délégation de la gestion du musée aux collectivités locales, mis en place à partir de 2008 (d’abord avec la commune, puis avec la communauté de communes), satisfait au respect des normes de présentation au public, la nécessité d’investir dans de nouvelles réserves respectant l’état de l’art en matière de conservation, hygrométrie, etc. ainsi que les coûts de restauration des objets essentiels se heurte pour accéder aux financements de l’Etat à des taux de subvention conséquents, à la nature privée de la collection. Seule la propriété publique de celle-ci, via les collectivités locales, peut la rendre éligible, sans aucune espèce de restriction, aux crédits d’investissement budgétés par le Ministère de la Culture.
Après avoir refusé, en 2020, de se dessaisir, sans garantie ni contrepartie, des collections rassemblées depuis 1905 et toujours mises par ses soins à la disposition du public, l’assemblée générale de la Société d’Histoire de Chinon Vienne et Loire accepte en mars 2022 de revenir sur sa position initiale. En effet un projet de donation avec charges spéciales a pu, à cette date, être mis au point d’accord parties. Celui-ci porte notamment reconnaissance des rôles passés et futurs que l’association -en l’occurrence la société savante- avait et pourrait jouer au regard du nouveau rôle patrimonial des pouvoirs publics locaux et territoriaux.
La donation spéciale avec charges, dont le texte est consultableen cliquant sur le bouton ci-dessous, transfère donc la propriété de la collection classée « Musée de France » à la Communauté de Communes Chinon Vienne et Loire, qui en était déjà le gestionnaire délégué. Ce faisant la Société d’Histoire s’inscrit bien dans la continuité de son action passée où elle a toujours agi dans le sens du service public.
Collection
Exposée au Musée d’arts et d’histoire de Chinon, cette collection, marquée par son éclectisme, couvre toutes les périodes de l’histoire de la Touraine, de la préhistoire au XXème siècle. Elle comprend d’abord des œuvres relevant des beaux-arts, graphiques ou décoratifs. Outre le portrait de Rabelais par Delacroix ou la chape de St Mexme -étoffe orientale tissée de soie et d’or (XIème siècle) -, déjà cités, il convient de mentionner, parmi d’autres œuvres du Moyen-âge et de la Renaissance, une lapidation de St Etienne par Lubin Baugin.
Le fonds rassemblé comporte par ailleurs de nombreuses pièces d’archéologie régionale qui font référence, notamment dans les domaines de la céramique gallo-romaine, de la numismatique (les monnaies), de la sigillographie (les sceaux) et de la phaléristique (les plaques ornementales ou commémoratives),cette partie des collections est essentiellement présenté au Musée du Véron.
Font également référence les collections de faïences de Langeais et de mobilier régional. Une collection d’art graphique et de sculptures, du XIVème au XVIIème siècle, complète l’ensemble. Enfin un fonds ethnographique important a également été recueilli.
Pour accéder à ces collections
Le Carroi à Chinon – Musée d’arts et d’histoire Chinon
https://chinon-vienne-loire.fr
Le Musée du Véron à Savigny :
https://ecomusee-veron.fr
Fonds Jeanne d’Arc
L’association « Connaissance de Jeanne d’Arc », dont l’histoire est relatée sous l’onglet « Accueil », a ouvert un musée consacré à Jeanne d’Arc, dans la tour de l’Horloge de la forteresse royale de Chinon, dès le mois de mai 1961. Celui-ci a évolué, suivant la restauration du château, pour rejoindre les Logis Royaux en 2010. Propriété de la Société d’Histoire de Chinon Vienne et Loire, les pièces de la collection concernées font l’objet d’une convention de dépôt avec le Département d’Indre et Loire. Il existe un second dépôt de cette collection exposé au château du Rivau.
Le musée Jeanne d’Arc des origines a d’abord exposé, assortis de présentations pédagogiques, des éléments en provenance de la collection de son fondateur Henri Dontenwille, avant de s’enrichir de différents dons, dépôts ou acquisitions. Le Département a notamment enrichi la collection exposée aux Logis Royaux de pièces acquises sur deniers publics (par exemple bronze de Gechter -Jeanne désarçonnant un anglais-, tapisserie d’Aubusson du XVIIème -la reconnaissance du Dauphin-).
Parmi les plus anciennes pièces recueillies, il faut d’abord citer un ensemble d’armes d’époque, arbalètes, épées, dagues, casques, capelines, salades, bavières, cottes de mailles, étriers ou éperons, allant du XIIème au XVème siècle, ainsi que des monnaies.
C’est à partir du XIXème siècle, marqué par la redécouverte de Jeanne d’Arc, que s’est développé le culte de l’héroïne nationale, béatifiée en 1909 puis canonisée en 1920. La littérature mais aussi les Beaux-Arts (sculpture, peinture, vitrail…) accompagnent ce renouveau d’intérêt, également largement reflété dans l’imagerie populaire de l’époque (d’environ 1860 à 1930), et ce jusqu’aux artefacts de la vie quotidienne.
La collection rassemblée par Connaissance de Jeanne d’Arc compte ainsi des statuettes en bronze, telles que la maquette de la Jeanne d’Arc équestre de Paul Dubois (sise place St Augustin à Paris, mais aussi à Reims et Strasbourg), de la Jeanne d’Arc -debout en armes- de Marie d’Orléans, de la maquette originale de la Jeanne de François Sicard (église St Etienne de Chinon) ou d’œuvres non guerrières (François Rude : Jeanne écoutant ses voix). On peut également citer un rare médaillon en marbre, ou des études de Paul Roulleau pour son bronze monumental de Chinon. Gravures, dessins et lithographies complètent abondamment cet aspect du fonds.
Les collections de vaisselle illustrées du XIXème siècle forment pour leur part des séries aussi rares que précieuses. Elles proviennent notamment des faïenceries de Sarreguemines, mais aussi de Montereau, Gien ou Nevers. Les cartes postales anciennes, notamment les reconstitutions avec personnages costumés, voire les témoignages de l’exploitation commerciale de Jeanne d’Arc, via des étiquettes de produits alimentaires -conserves et fromages- français, mais aussi canadiens ou américains, nous renseignent sur son impact populaire et universel jusqu’à l’entre-deux guerres.
Enfin une très belle série d’affiches, allant des emprunts de guerre, y compris américains, aux nombreux films qui lui sont consacrés à partir des années 1920, complète le fonds.
Pour accéder à ces collections
La forteresse royale de Chinon :
https://forteressechinon.fr
Le château du Rivau :
https://chateaudurivau.com