Une vie tourmentée à l’instar de son héroïne…
Genèse d’une Association
La rencontre de Jeanne d’Arc avec Charles de Valois est un évènement capital pour le royaume de France. Que serait-il advenu, si le roi de Bourges avait refusé cette rencontre ? La France n’a pas oublié ce qu’elle doit à la Pucelle. L’année 1956 en est la preuve, de nombreuses manifestations marquent la commémoration du Cinquième Centenaire de la Réhabilitation de Jeanne. Les fêtes chinonaises de 1956 ont un grand retentissement tant en France, qu’en Angleterre et en Amérique. Un camp militaire américain de plusieurs milliers d’hommes, établi à proximité de Chinon, suit avec attention ces fêtes mémorables. Les Américains ont pour notre héroïne nationale une dévotion touchante et l’un d’eux, Monseigneur John J. Wright, archevêque de Pittsburgh, est un johanniste mondialement reconnu qui honorera plusieurs fois de sa venue la ville de Chinon. Á l’issue de ces fêtes du Cinquième Centenaire de la Réhabilitation, le journaliste de la Nouvelle République note que « les touristes qui viennent à Chinon sont déçus de ne pas y trouver du Jeanne d’Arc ».
Dès 1957, la Société des Amis du Vieux Chinon prend conscience de cet intérêt, mais faute de place et de moyens financiers, elle renonce à son projet d’une salle consacrée à Jeanne d’Arc. En 1958, le bouillonnant fondateur du Musée de la Devinière consacré à Rabelais, Henri Dontenwille, fait part de son intention d’ouvrir un Musée Jeanne d’Arc à Chinon. Ce projet n’aboutit pas non plus, faute de locaux adéquats.
Le 3 juin 1959, à l’instigation du Docteur Jacques Balavoine, maire de Chinon, et d’Henri Dontenwille, une réunion est organisée à l’Hôtel de Ville. Les participants sont nombreux et de divers horizons. Il résulte de cette séance la création d’un Comité du Musée Jeanne d’Arc. Un bureau est élu : Président d’honneur le sous-préfet M. Le Diraison, Président Dr Balavoine, Conservateur M. Dontenwille, agrégé de l’Université et docteur ès lettres, Vice-présidents Dr Robert Aouillé et. Marcel Priou, président du Comité des fêtes. Il reste deux postes à pourvoir : celui de trésorier et celui de secrétaire. M. Cagnat, expert-comptable, accepte la charge de trésorier. Raymond Mauny, chinonais par son père, anglais par sa mère, éminent johanniste, archéologue, membre de l’Institut de France à Dakar, professeur à la Sorbonne, est pressenti pour le poste de secrétaire. Or, en 1959, M. Mauny soutient à la Sorbonne une thèse sur « L’Ouest africain au Moyen Âge » et devient docteur d’État es lettres. En raison de ses obligations professionnelles, il refuse le poste. Jack Druet, professeur au Collège de Chinon, accepte d’occuper temporairement la charge de secrétaire adjoint. A la date du 26 octobre 1960 le poste de secrétaire est toujours vacant.
Début 1960, le cadre administratif du Comité existe, les collections sont prêtes, il ne manque que le local. Les discussions sont ardues. Courant 1960, la Tour de l’Horloge du château est libérée ouvrant ainsi des espérances. Pour faciliter les opérations et traiter avec le Département, propriétaire des lieux, le Comité est tenu de se transformer en association type loi 1901. Lors de l’élaboration du projet des statuts se pose la question : quel nom attribuer à cette association ?
Les propositions vont être nombreuses : Association du Musée Jeanne d’Arc, Les Amis de Jeanne d’Arc à Chinon, Société Jeanne d’Arc de Touraine, Connaissance de Jeanne d’Arc, Le combat de Jeanne d’Arc, Recherche de Jeanne d’Arc…
Dontenwille tranche et le 26 octobre 1960, le nom de « Connaissance de Jeanne d’Arc » est définitivement adopté : « C’est peut-être plus ambitieux mais certainement très adéquat, et de nature tant à exciter la curiosité qu’à étendre le nombre des adhérents futurs à la Société » déclare-t-il.
De 1961 à 1988
Les statuts sont déposés le 22 février 1961 et paraissent au Journal Officiel du 3 mars 1961 : « Déclaration à la sous-préfecture de Chinon. Connaissance de Jeanne d’Arc. But : organisation d’un musée Jeanne d’Arc. Siège social : hôtel de ville de Chinon (Indre et Loire) ». Ce libellé, un tantinet réducteur, omet de préciser que l’association a également pour but de promouvoir des études johanniques. La question des statuts étant réglée, il est nécessaire d’organiser le Musée. Le Département confirme la mise à disposition de la Tour de l’Horloge. La convention liant le Département, la Ville de Chinon et l’Association, pour quatre-vingt dix neuf ans ans, est ratifiée le 13 juin 1961.
Les plans du musée ont été réalisés par M. Druet ; les collections sont choisies et installées sous la direction de M. Dontenwille. Il reste la délicate question du gardiennage. Dans un premier temps, c’est un Chinonais, Albert Héron, qui est nommé gardien le 1er février 1961 ; les frais de son salaire sont pris en charge par la municipalité. Féru d’histoire et d’archéologie, en plus de son rôle de gardien, M. Héron participe activement à la mise en place des collections, à l’organisation et à la gestion du Musée. Des dissensions étant nées, il est remplacé en automne au poste de gardien par M. José Lanzone ; cependant, M. Héron continue à œuvrer bénévolement au musée. M. Lanzone, le plus jeune caporal de la Grande Guerre, médaillé militaire pour acte de bravoure, est un baryton de renom. En 1929, il accède au poste de Premier baryton à l’Opéra-Comique de Paris. Il côtoiera les plus célèbres voix du monde. Malheureusement sa retraite de chanteur ne suffit pas à subvenir aux besoins de sa famille, c’est ainsi qu’il accepte à 63 ans d’occuper le poste de gardien guide. La belle voix de M. Lanzone magnifiera de nombreuses cérémonies chinonaises jusqu’à ce que la mort l’emporte.
Le Musée Jeanne d’Arc est inauguré en grande pompe les 13 et 14 mai 1961 en présence du maire d’Orléans et des éminents johannistes : le Docteur W. S. Scott, prélat britannique anglican, et Daniel Rankin, prêtre américain catholique.
L’hommage à Jeanne d’Arc 1963 revêt un caractère exceptionnel. Pour la première fois dans l’histoire de Chinon une messe pontificale – évènement exceptionnel déjà en soi – est célébrée par un évêque étranger en l’occurrence Mgr Wright. Marqué dès sa plus tendre enfance par l’histoire de Jeanne d’Arc, il vient à de nombreuses reprises en France sur les pas de Jeanne à laquelle il consacre sermons, pèlerinages, conférences, livres, dédicaces d’église. Au cours de son existence, ce dernier réunira plus de 6000 ouvrages johanniques.
Á l’issue de la cérémonie qui le nommait « Citoyen d’honneur de Chinon », Mgr Wright déclare : « J’étais toujours conscient que c’est ici, à Chinon, que s’est forgé le destin de Jeanne ». Cette messe était concélébrée par un autre hôte de marque, l’Abbé Rankin, qui ajoute : « En effet, Chinon n’est-ce pas la ville du vrai miracle de Jeanne d’Arc ? Si Charles VII n’avait pas accepté de recevoir Jeanne à Chinon, l’Histoire tout entière de la France n’aurait-elle pas été changée ? ». De très nombreuses personnalités, tant françaises qu’étrangères, religieuses, politiques et militaires assistent à cet hommage ; bien entendu le Comité Jeanne d’Arc est aux premières loges.
Un autre hommage prestigieux a lieu en 1969, celui là sous les auspices anglais, en présence du Révérend Scott qui dans son allocution déclare « Je crois être le premier Anglais depuis cinq cent quarante ans, à prononcer le panégyrique de Jeanne d’Arc ! ».
De 1961 à 1966, l’Association fonctionne sans Assemblée générale et sans membres cotisants, les ressources de l’Association proviennent uniquement de la ristourne de la Ville de Chinon sur les entrées du château. On peut lire dans la Nouvelle République du 13 avril 1966 : L’association Connaissance de Jeanne d’Arc, depuis sa création, a brûlé quelques étapes administratives, alors qu’elle fondait rapidement la collection exposée dans la Tour de l’Horloge au château de Chinon, et l’enrichissait par la suite. Vendredi, le docteur Balavoine, président-fondateur de la société, réunissait à la mairie les membres de celle-ci. M. Nicolas, sous-préfet, montrait par sa présence, l’intérêt qu’il porte à cette association. M. Beauvillain, maire, y assistait également. Le Dr Balavoine indiqua que le but essentiel de cette réunion était la constitution d’un bureau à caractère provisoire : Président M. Mauny, maître de conférence à la Sorbonne, Secrétaire M. Druet, professeur, Trésorier M. Boucher, professeur, Commissaires aux comptes MM. Zocchetti, entrepreneur et M. Dreulle, journaliste, Conservateur M. Dontenwille, professeur.
Non seulement l’association a brûlé quelques étapes, mais elle est également quelque peu rétive à se soumettre aux règles administratives. C’est ainsi que le sous-préfet, M. Nicolas, est obligé de rappeler « que les modifications aux statuts projetées devront être soumises à l’acceptation des membres de l’Association au cours d’une Assemblée générale ».
La Nouvelle République du 22 juillet 1966 donne le compte rendu de l’Assemblée générale… qui s’est tenue le 19 juillet 1966, au domicile de M. Mauny, en présence du sous-préfet et d’autres personnalités de la ville. Les modifications aux statuts sont votées et approuvées. Des élections ont lieu, sont élus membres du Conseil d’Administration : MM. André Boucher, Marcel Doloire, Raymond Dreulle, Jacques Druet, Gaston Marquis, Mlle Noémie Marquis, MM. Raymond Mauny, Eugène Pépin, Yves Pion, Mme Anne-Marie Riou, MM. Daniel Ruaud, et Jean Zocchetti. Sont élus membres du bureau : Président M.Mauny, Vice-président : M. Boucher, Secrétaire M. Druet, Trésorier M. Zocchetti, Conservateur M. Henri Dontenwille.
Dorénavant une Assemblée générale annuelle est tenue. Les comptes-rendus sont communiqués à chaque adhérent. Au départ, simples feuillets ronéotypés, ils s’amélioreront au fil des ans et donneront naissance au Bulletin. La numérotation, avec effet rétroactif, n’a été effectuée qu’à partir de 1975-1976. Le trente-septième et dernier bulletin paraîtra en 2008.
A l’ouverture de l’Assemblée générale ordinaire du 2 juillet 1967, tenue à l’Hôtel de Ville, M. Mauny déclare : Il y a un an, le nouveau Bureau de l’Association prenait ses fonctions. Nous avons tout d’abord procédé, conformément à la demande qui nous en avait été faite par l’autorité administrative, au recrutement de membres cotisants. A la suite de l’expédition de plusieurs centaines de lettres, nous avons pu réussir à grouper une soixantaine de personnes désireuses de seconder nos efforts.
A l’issue de cette Assemblée, M. Ernest-Edgar Székély, fervent johanniste, est élu second vice-président et M. Jacques Laudière, employé de la Caisse d’Epargne, est nommé trésorier en remplacement de M. Zocchetti qui a demandé à être relevé de ses fonctions en raison de ses obligations professionnelles.
Le 8 mai 1968, une nouvelle salle est inaugurée au Musée, dans les combles de la Tour de l’Horloge. Une modification de Bureau est apportée lors de l’Assemblée générale ordinaire du 13 août 1969, M. Henri Dontenwille demande à ce que soit créé un poste de conservateur adjoint. Deux candidats sont en lice, Henri-Paul Dontenwille, fils du précédent, est élu par 17 voix ; son concurrent, Albert Héron n’en recueillant que 9.
Au cours de l’Assemblée générale du 13 août 1970, une discussion s’engage… au sujet de la possibilité et de l’opportunité d’une fusion entre les sociétés historiques de la Ville : Amis du Vieux Chinon, Connaissance de Jeanne d’Arc et CAINO (association fondée par M. Héron, spécialisée dans la restauration des demeures anciennes et dans l’archéologie), fusion désirable à bien des points de vue. Beaucoup se demandent en effet pourquoi existent trois sociétés à vocation historique dans une petite ville de 8000 habitants. Le président Mauny répond en estimant lui aussi cette fusion comme souhaitable – inéluctable – dans le futur. Au surplus, nulle rivalité mais seulement une saine émulation existe entre les trois sociétés et la plupart des membres des bureaux de chacune se retrouvent à d’autres postes dans les autres…
En 1972, l’association édite à plusieurs milliers d’exemplaires « une élégante plaquette illustrée sur beau papier mise à la disposition des touristes, des lettrés, des amis de Jeanne d’Arc, pour une modique somme de quatre francs ». Les administrateurs espéraient un succès et pensaient que le stock s’écoulerait en moins de trois ans. Quatre francs de 1972 ne sont pas une modique somme, les touristes boudent la plaquette. Lors de l’Assemblée générale de 1973, le président déclare : « Il est à craindre que notre stock ne nous reste longtemps sur les bras ». Paroles prophétiques car en cette année 2010, il en reste encore une bonne centaine… Et comme à tout échec il faut un responsable, le bouc émissaire est le pauvre gardien : « Il sera demandé à M. Lanzone de faire des efforts pour en proposer la vente aux touristes avec plus d’insistance ; c’est en effet beaucoup sur ses demandes réitérées que nous avons édité cet opuscule. » Quoi qu’il en soit ce fiasco, comme le dit lui-même M. Mauny, a sérieusement obéré les finances de l’association. Le purgatoire du malheureux gardien continuera car dans le compte rendu de l’Assemblée générale du 10 août 1974 on relève cette phrase : « Le gardien du Musée, M. Lanzone n’a pas fait l’effort que nous lui avions demandé pour inciter les touristes à l’acheter », antienne reprise en 1975 : « M. Lanzone semblant se désintéresser complètement de sa vente, il faudra envisager de le distribuer gratuitement ».
Le bilan financier de l’année 1974 fait apparaître un déficit en 1973 « qui s’explique par la contribution que nous nous sommes imposés pour aider la Société des Amis du Vieux Chinon à restaurer ses meubles anciens exposés aux États Généraux ». Ainsi, les deux sociétés s’entraidaient-elles déjà. Le don d’une importante bibliothèque johannique aux Amis du Vieux Chinon par le Docteur Scott, fait caresser, en 1973, à M. Mauny l’idée de la création à Chinon d’un ‘Centre d’Études Johanniques’. Orléans sera le plus rapide, inaugurant à l’automne 1974 le ‘Centre Jeanne d’Arc’. Madame Régine Pernoud écrivait au président de Connaissance de Jeanne d’Arc, le 23 octobre 1974 : « il est bien entendu que nos deux associations doivent tout naturellement coopérer… ».
Dès 1974, M. Mauny s’emploie à préparer la commémoration, en 1979, du 550° anniversaire de la Chevauchée de Jeanne d’Arc. Cet anniversaire est fastueux à Chinon : une grande partie des Chinonais s’étant mobilisée pour pavoiser, décorer, créer des costumes, concocter des animations… Ce fut une réussite totale, encore très présente dans les esprits et jusque là aucune autre manifestation n’a autant sensibilisé les Chinonais.
M. Mauny prend sa retraite en 1977. Il quitte sa chaire de la Sorbonne (Université de Paris I – Centre de recherches africaines) où il a enseigné depuis 1962 l’histoire africaine précoloniale. Désormais il se consacre à Chinon. Lors de l’Assemblée générale ordinaire du 16 août 1977 « il est rappelé : que Chinon est la ‘première ville johannique’, ville où s’est déroulée le 6 mars 1429 la première entrevue entre Jeanne et le Dauphin. Il est donc convenu qu’il importe de pérenniser la date du 6 mars par une commémoration locale et d’organiser chaque deuxième dimanche du mois de mai une fête principale en hommage à Jeanne d’Arc ». L’hommage du mois de mai se pérennisera avec plus ou moins de bonheur, quant à la commémoration du 6 mars, elle n’aura lieu que sous la présidence de Philippe de Foucaud (1988-1998).
Le départ à la retraite, le 31 décembre 1978, à 81 ans, de M. Lanzone, gardien du Musée de Connaissance de Jeanne d’Arc, est catastrophique pour l’association. Ni la municipalité de Chinon ni le Département ne veulent remplacer M. Lanzone, faute de crédits. Á cette époque le Musée Jeanne d’Arc n’occupe pas que la Tour de l’Horloge, il s’étend aussi dans une partie des Logis Royaux. Afin de faciliter le gardiennage, M. Mauny suggère que les trois musées de Chinon (salles des Logis Royaux, Tour de l’Horloge et Musée des Amis du Vieux Chinon) soient tous regroupés en un seul Musée dans les Logis Royaux. « C’est une solution de sagesse qui donnera un intérêt tout nouveau au château de Chinon, et accroîtra le nombre de visiteurs tout en n’accroissant pas le personnel ». Cette solution n’est pas retenue.
Des vols et des dégradations ont lieu au Musée de Connaissance de Jeanne d’Arc. Monsieur Dontenwille retire une partie de ses collections. La Nouvelle République titre le 26 janvier 1980 : « Connaissance de Jeanne d’Arc inquiète pour son avenir. » Le bilan financier présenté à l’Assemblée générale du 15 décembre 1979, est déficitaire pour la deuxième année consécutive. « Nous n’avons pu faire face que grâce à nos réserves, mais nous nous demandons avec angoisse comment envisager l’avenir, à moins de dons généreux… » conclut M. Mauny. Le bilan de l’Assemblée générale du 21 février 1981 est accablant : « Nous ne pouvons que songer avec angoisse à l’avenir de notre association et surtout de notre musée qui est sa raison d’être (…) si les choses restent en l’état nous serions obligés d’envisager soit la dissolution soit la fusion avec une autre association… ». Dans le compte rendu du 8 janvier 1982, on note cette phrase : « Je ne me résoudrai pas à être le conservateur d’un musée fantôme ».
Le départ de Jacques Druet en 1977, le décès de M. Székély en 1978, la mort du fondateur Henri Dontenwille en 1981, celle du secrétaire Pierre Vincent en 1983, puis les ennuis de santé de M. Mauny, font que l’association périclite. Le musée est toujours sans gardien et les déprédations continuent. Le 7 septembre 1984, H.-P. Dontenwille déclare : «Mon rapport sera bref… puisqu’il consiste à vous dire qu’il n’y aura pas de rapport. On ne rend pas compte de l’état d’un squelette qui tombe en poussière. On ne ‘conserve’ pas des ombres mortes. Ce musée n’est plus digne de notre héroïne nationale, il n’est plus digne de Chinon, pas plus que ne serait digne de Chinon l’absence d’un musée Jeanne d’Arc ».
Une Assemblée générale extraordinaire est tenue le 7 novembre 1984 : « Certains problèmes n’ont pu être réglés, mais nous souhaitons que le musée continue à fonctionner…Une solution acceptable devrait être trouvée…
En mai 1985, M. Mauny « craque », il n’en peut plus et envisage la dissolution de l’association et entame des démarches en vue de la dévolution de ses biens, s’attirant ainsi, les foudres de M. Dontenwille. Foudres dirigées également contre la municipalité de Chinon à laquelle il reproche de ne pas reverser à l’association la totalité de la ristourne sur les entrées du château, sommes qui auraient pu être employées à la sauvegarde du Musée de Connaissance de Jeanne d’Arc. Cette intervention provoque un véritable électrochoc : toutes les parties concernées se retrouvent et tentent de trouver une solution. La ville de Chinon affirme sa volonté de coopération avec le Conseil général et l’association Connaissance de Jeanne d’Arc ; le Conseil général accepte d’inscrire les travaux à effectuer à son prochain budget. Le 6 août 1985, M. Paumier, directeur du cabinet du président du Conseil général André Voisin, écrit à M. Mauny : « Il ne m’est pas possible pour le moment de vous indiquer la date à laquelle le Conseil général sera amené à se prononcer sur ce dossier mais ce ne pourra être, en tout état de cause, avant la réunion relative au budget primitif qui se tiendra au mois de novembre 1985 ».
Monsieur Mauny, lassé par les atermoiements des autorités, démissionne le 10 décembre 1985 « miné physiquement et surtout psychiquement par ces combats administratifs de 1985 » écrit-il en mai 1986. M. Dontenwille garde sa fonction de vice-président. M. Mauny ne se désintéresse pas pour autant de la gestion de l’association qu’il surveille aidé en cela par son trésorier, Jacques Laudière, et de Michel Couasnon élu secrétaire en 1987. Dans la Nouvelle République du 6 mars 1987, on peut lire : « Le maintien du musée Jeanne d’Arc est acquis. Sept millions [de francs] de travaux sont en effet prévus pour le programme de rénovation des sept monuments départementaux et 15% sont destinés au musée Jeanne d’Arc. »
Cependant, une association ne peut survivre sans un capitaine à la barre. Une assemblée générale extraordinaire a lieu le 31 mars 1988 au cours de laquelle il est rappelé « le dévouement de M. Lanzone jusqu’au jour où, octogénaire, il cessa ses fonctions de gardien-guide du musée » et « la décrépitude du Musée après son départ » ! Des élections sont organisées afin de pourvoir au remplacement des membres du Conseil d’Administration. Sont élus MM. Luc Boisnard, Pierre Bourgne, Michel Couasnon, Henri-Paul Dontenwille, Philippe de Foucaud, Jacques Laudière, Mlles Colette Leterreux et Noémie Marquis, Jean Roy, Bernard Terray, Mme Gilberte Vincent, Jean Zocchetti. Le Bureau est ainsi constitué : Président Philippe de Foucaud, Vice-président et conservateur Henri-Paul Dontenwille, Vice-président Luc Boisnard, Trésorier Jacques Laudière, Secrétaire général Michel Couasnon.
L’intérêt des de Foucaud pour Jeanne n’est pas nouveau : en 1959, le frère de Philippe, Max, notable cravantais, avait fait partie du Comité Jeanne d’Arc et s’était penché sur le berceau de Connaissance de Jeanne d’Arc. Philippe de Foucaud, retraité de l’industrie et de l’assurance, membre de Commissions et Collèges régionaux du Patrimoine et des Sites, est adjoint au maire d’Anché.
L’ère de Philippe et Nicole de Foucaud
L’association est moribonde : il n’y a pratiquement plus de cotisants, le Musée est dans un état déplorable …
Madame Nicole de Foucaud, fille du Docteur Léonet, praticien bien connu des Chinonais, vient rejoindre son époux et, à partir de 1990 après la démission de M. Dontenwille, le seconde en tant que conservateur. Un travail colossal est abattu en un an environ. Le Musée est restauré de fond en comble, il n’est plus « un musée fait par des érudits pour des érudits » ne correspondant plus à l’attente du public. Une nouvelle impulsion est donnée par l’emploi de matériel audio-visuel et la rénovation complète de la muséographie. L’épineuse question de gardiennage est résolue par la mise en place d’une vidéosurveillance qui sera complétée ultérieurement par l’embauche en été de personnel de surveillance. Le 28 octobre 1989 le nouveau musée est inauguré : « Le musée Jeanne d’Arc naguère si rébarbatif est devenu clair et compréhensible pour tout le monde » titre la Nouvelle République.
Au cours des années suivantes les collections sont enrichies. Des activités culturelles sont proposées : conférences, spectacles et projections de films. Un « vrai bulletin annuel » remplace les comptes-rendus dactylographiés. Des historiens de renom tels MM. Pierre Leveel et Olivier Bouzy honorent le bulletin de leurs écrits. La date anniversaire du 6 mars est marquée par une manifestation culturelle, l’hommage annuel à Jeanne s’étoffe. Ce sont des heures fastes, Connaissance de Jeanne d’Arc est sur les ondes, à la télévision, en cassette vidéo… L’association participe aux Assises Johanniques : la première manifestation ayant eu lieu à Orléans le 12 mars 1993, la deuxième à Rouen en 1994 et Connaissance de Jeanne d’Arc a l’honneur d’organiser la troisième en mars 1996 à Chinon… Le nombre des adhérents culmine à 238 cotisants.
Une ennemie insidieuse, la maladie, mine la santé de M. de Foucaud qui présente sa démission le 7 mai 1998. Pour le bilan de ces dix fastes années laissons la parole à Madame de Foucaud. Elle passe sous silence les heures de dévouement, l’entretien du Musée, les démarches, les voyages, l’accueil des conférenciers, l’organisation des manifestations… [Voir annexe en fin d’article]
1999-2010
Il n’y avait pas de candidats à la présidence pour succéder à M. de Foucaud. C’est sous la bienveillante autorité du premier vice-président Pierre Bourgne, que Connaissance de Jeanne d’Arc continue vaillamment son chemin jusqu’à l’élection au poste de président le 15 octobre 1999 de Jean-Claude Huault. Seul évènement marquant de cette période : la célébration du 570e anniversaire de la rencontre de Jeanne avec le Dauphin, qui a pu avoir lieu grâce à l’action diligente et désintéressée de William de Desazars de Montgailhard qui a obtenu pour l’association le don substantiel d’une entreprise. Belle manifestation qui a démontré ce que des bénévoles motivés sont capables de réaliser. Plusieurs années après, le public demandait « Quand est-ce qu’on aurait à nouveau une si belle fête ?»
La commémoration, en 2001, du 40ème anniversaire du Musée Jeanne d’Arc est discrète, jumelée avec l’hommage annuel, dont elle ne diffère pas, mis à part une conférence du professeur Leveel « Jeanne en Touraine ».
En novembre 2002, le dernier membre fondateur de Connaissance de Jeanne d’Arc, Jean Zocchetti reçoit l’insigne de Chevalier des Arts et des Lettres. Né en 1914, cet entrepreneur en bâtiment, autodidacte, est devenu au cours des ans une autorité reconnue en matière d’archéologie et d’histoire. Ami du professeur Leveel avec lequel il a partagé, à Chinon, les bancs de l’école primaire, collaborateur de M. Mauny, il a publié de nombreuses notes et articles dans le Bulletin des Amis du Vieux Chinon.
L’association entame alors une ère de périodes de calme alternant avec des épisodes orageux voire des tempêtes.
Il n’y a que très peu de documents dans les archives de 1999 à 2002. Il est difficile de conjecturer mais une lettre, datée du 11 mai 2001, de M. Desazars de Montgailhard à M. Huault est révélatrice du « marasme » que traverse alors l’Association : J’apprends la nouvelle de votre démission que vous présenterez lors du prochain Conseil. Je vous demande de bien vouloir informer le Conseil de ma démission à compter du 20 mai 2001 et de lui faire part de mes raisons. Après avoir essayé par différents moyens financiers et matériels de donner un second souffle à l’association, je me suis très vite aperçu qu’en dehors de la gestion du Musée, cette association n’avait aucun souci de rayonnement et qu’aucune initiative capable de la développer n’avait été prise. C’est pourquoi j’ai proposé qu’un rapprochement soit fait avec les Amis du Vieux Chinon. Cette idée étudiée avec Monsieur Garcia me paraissait intéressante à condition de respecter la formule classique ‘indépendance dans l’interdépendance’. Aucune suite n’a été donnée à cette idée pas même par le Président démissionnaire qui laisse l’association se débrouiller. L’hostilité à cette idée vient principalement du fait que le Musée (seule manifestation concrète de l’association) risque d’être repris ou contrôlé par les Amis du Vieux Chinon. Je me sens impuissant à faire bouger les choses et conclus donc que ma présence au Conseil n’est plus nécessaire.
Lors du Conseil d’administration extraordinaire du 30 mai 2001, madame de Foucaud déclare « être atterrée par la crise que traverse l’association ». De nombreux facteurs en sont la cause : l’âge et la santé de certains administrateurs, le manque de disponibilité. Il est mis en avant l’insuffisance de dynamisme de l’équipe dirigeante et la mauvaise ambiance qui s’est installée. Il faut attendre 2003 pour qu’un nouveau président soit élu : Jacques Bourgès.
Un gros dossier l’attend : le devenir du Musée. Les travaux de rénovation du château de Chinon vont bientôt commencer et de ce fait l’existence même du Musée est menacée, un journaliste avait même écrit que « Connaissance de Jeanne d’Arc était virée du château ! ».
Pendant cette période, Connaissance de Jeanne d’Arc innove en organisant plusieurs voyages à thème johannique : Loches, Tiffauges, Montmorillon, Parthenay. Le Musée participe aux journées culturelles organisées par le Conseil général ‘A musées vous’ en 2001, 2002, 2003 et 2004. Des conférences sont organisées à cette occasion. Les installations vidéo du Musée sont rénovées. Un diaporama est réalisé et installé au premier niveau de la Tour de l’Horloge. L’inventaire du Musée est complété et les collections continuent à s’enrichir, mais il n’y a plus d’expositions. Un local, situé dans la Maison des Associations, est alloué par la municipalité. Merveilleuse bouffée d’oxygène qui permet de tenir les réunions de Bureau et du Conseil d’Administration sans problème de locaux et de regrouper archives et ouvrages johanniques qui, jusqu’alors, étaient hébergés par les Amis du Vieux Chinon. Une bibliothèque est mise en place : achats et dons l’enrichissent.
Implacable, la maladie continue son oeuvre destructrice, Jacques Bourgès décède des suites d’une cruelle maladie au printemps 2006.
Le secret de réussite d’une association à vocation historique tient en un mot : triumvirat. C’est-à-dire un président capable de fédérer, d’insuffler une dynamique et de coordonner les actions, un premier vice-président historien, pour notre association un johanniste reconnu, et un deuxième vice-président gestionnaire. A partir de 2006, Connaissance de Jeanne d’Arc débute une période erratique. Le président n’est pas remplacé, sous prétexte que les élections qui viennent d’avoir lieu trois semaines auparavant sont statutairement prévues trois ans plus tard ! Le nombre d’adhérents diminue, non seulement il n’y a plus de personnalités « moteur » ou « fédératrice », mais un climat délétère s’installe : cumul de fonctions, rivalités internes, conflit de personnes. La restructuration du château devenu « forteresse » implique le déménagement du Musée et sa réorganisation. C’est « Affaire de spécialiste » et l’association n’en a pas dans ses adhérents. Après un intermède de confusion totale où assemblées générales extraordinaires et ordinaires, conseils d’administration se succèdent, une présidente pleine de bonne volonté, madame Dominique Guillon, est élue mais elle n’est absolument pas secondée. Connaissance de Jeanne d’Arc périclite vraiment.
Coup de théâtre, un « outsider » se présente : Frédéric de Foucaud
Un petit groupe d’adhérents ne veut pas voir gommer cinquante années de bénévolat et assister à la disparition des collections. Une Assemblée générale ordinaire est programmée le 29 août 2009, avec élections à la clé. Plusieurs candidats sont postulants au poste de président, mais coup de théâtre, un « outsider » se présente : le neveu de M. Philippe de Foucaud, Frédéric de Foucaud, Président de la Société des Amis du Vieux Chinon. Venu assister à l’assemblée générale comme simple « observateur », une impulsion le pousse à briguer un poste au Conseil d’administration, lequel lui offre la présidence et le poste de conservateur. « Ma volonté est de rassembler les compétences qui ont tendance à se disperser. De rassembler les fonds muséographiques et les archives : d’organiser une vraie gestion ». Nous retrouvons là la dynamique des Foucaud.
Le président prend à bras le corps le devenir du Musée : étant donné la situation administrative de Connaissance de Jeanne d’Arc, les collections allaient tomber en déshérence. M. de Foucaud travaille avec le Conseil général propriétaire des lieux et de certaines des pièces des collections : « Les plus belles pièces seront exposées dans les Logis Royaux, dans le cadre de la muséographie du Conseil général. Nous travaillons à la signature d’une convention ». Le président a, aussi, d’autres ambitions : mutualiser les archives de Connaissance de Jeanne d’Arc et des Amis du Vieux Chinon et de les rendre accessibles via Internet.
Dès le 9 octobre, il apparaît que « l’existence de plusieurs associations ayant la valorisation du patrimoine historique de la région de Chinon comme objet social, oblige à une réflexion quant à leur regroupement. En effet, l’éparpillement a pour conséquence la multiplication des réunions et celle des cotisations, d’autant que l’on retrouve souvent les mêmes personnes dans ce type d’association. »
Nous en revenons aux propos tenus par M. Mauny le 13 août 1970 ! Dès ce moment, la procédure d’une fusion par absorption est sérieusement envisagée. Des îlots de résistance existent particulièrement au sujet de l’hommage annuel à Jeanne d’Arc. Le président rappelle « que Jeanne d’Arc, indépendamment de toute connotation politique ou religieuse, fait partie du patrimoine historique de la France et qu’il conviendra de l’honorer ainsi ». Le protocole de fusion par absorption de « Connaissance de Jeanne d’Arc » avec les « Amis du Vieux Chinon » est adopté à l’unanimité lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 17 avril 2010. « La fusion par absorption étant entérinée, la dissolution de Connaissance de Jeanne d’Arc est conséquemment entérinée à son tour ».
Dissolution de Connaissance de Jeanne d’Arc : soit, mort : non ! Les Amis du Vieux Chinon s’engagent à ce que la mention « Collection des Amis du Vieux Chinon/Connaissance de Jeanne d’Arc » figure sur tous les cartel, texte de présentation, légende d’image et support de communication évoquant ou accompagnant les objets et collections lui ayant appartenu, lors de leur exposition dans tout musée quel qu’il soit. Enfin, les Amis du Vieux Chinon s’engagent à privilégier la publication dans leur bulletin annuel, d’un article par an relatif à Jeanne d’Arc, à la condition toutefois que la pertinence « de cet article soit approuvée par le comité rédactionnel dudit bulletin. »
Le transfert des ouvrages et des archives de Connaissance de Jeanne d’Arc aux Amis du Vieux Chinon va leur donner une seconde vie. De la consultation à quelques rares adhérents, cette documentation va être offerte à un public autrement plus large tels étudiants, chercheurs ou tout simplement fervents de Jeanne. Quant aux collections, les objets retenus par le Conseil général vont, eux aussi, être largement valorisés et les autres figureront, en bonne place, dans les collections du Musée des Amis du Vieux Chinon.
Qu’importe les biens terrestres, seul doit perdurer le souvenir de Jeanne, cette enfant si pure qui « innocente, allait vers le plus grand des sorts… »
Françoise Houvenaghel, in Bulletin des Amis du Vieux Chinon 2011
Annexe
Discours de Madame de Foucaud le 7 mai 1998, à la conclusion des ses dix années de présidence de Connaissance de Jeanne-d’Arc :
« Il y a dix ans, mon mari et moi-même acceptions la Présidence de l’Association pour lui, et la tâche de Conservateur du musée pour moi. Ce qui a nécessité pour nous tout d’abord la recomposition des salles du Musée sur les quatre niveaux soit quatre pièces et trois rotondes. Nous les avons repensées et réorganisées en fonction des grandes étapes de l’épopée johannique : de Domrémy à Chinon, Chinon, d’Orléans à Reims, Rouen. Dans chaque rotonde nous avons installé un système audio et audio-visuel pour apporter aux questions subversives ou saugrenues quelques réponses plus sensées, ayant valeur historique. Ces textes écrits par nous l’ont été en nous appuyant sur les écrits de Régine Pernoud qui nous a, elle-même, très gentiment accueillis et nous a donné le feu vert. Ces textes, nous espérions les faire interpréter par des artistes professionnels de talent… ceux contactés demandaient de tels cachets que nous avons été contraints de les interpréter nous-mêmes. En fond sonore, ils sont accompagnés par la harpe merveilleuse d’Huguette Géliot.
En ces dix années, nous avons acquis quatorze tables-vitrines ou armoires murales et armoire-vitrine, toutes confectionnées sur le même modèle par M. Olivier Hardy. Une grande et très belle armoire, faite sur mesure, a été installée dans la rotonde du 1er niveau, gracieusement par le Département.
Le Musée a bénéficié de nombreux dons : sculptures, gravures, peintures, médailles, faïences, etc… Le groupe de Gechter en bronze a été acheté par le Conseil général, à l’époque de M. Sureau, et déposé au troisième niveau du Musée. Nombreux également sont les prêts et dépôts consentis par le Centre Jeanne d’Arc d’Orléans, par l’Office du Tourisme de Chinon, par les Amis du Vieux Chinon.
Chaque année, nous avons voulu ouvrir à la curiosité des visiteurs une exposition nouvelle d’une durée de 4 à 6 mois. J’en citerai quelques unes :
– En 1990, les burins rehaussés de couleur, du graveur Rémy Hétreau. Vous les trouverez tous au complet dans la rotonde du troisième étage, car le Département, en la personne de M. Voisin a tenu à nous les offrir le jour même de l’exposition. Geste qui m’a beaucoup émue et qui nous a donné des ailes pour… poursuivre !
– En 1991, une importante exposition fut celle que nous avons pu présenter dans une des grandes salles des Logis Royaux, grâce à M. Sureau. Son thème était « Jeanne vue à travers les étoffes imprimées et les tapisseries ». La plupart des toiles venaient du Musée de Mulhouse.
– Et puis, ce fut M. Reverseau, Conservateur du Musée de l’Armée de Paris, qui nous confiait des armes et éléments d’armures, rares, de l’époque de Jeanne d’Arc.
– En 1992, le Conservateur du Musée Denon de Chalons sur Saône nous prêtait des armes du XVe siècle retrouvées dans le lit de la Saône.
-En 1995, nous avons eu le bonheur de pouvoir présenter un rare et merveilleux triptyque en émaux de Limoges, prêt du Conservateur en chef des Musées d’Orléans.
– L’an dernier, c’était le tour du Musée de la Marine de Paris de nous confier maquette, tape de bouche, documents concernant les six bâtiments de guerre baptisés Jeanne d’Arc, depuis 1920.
– Cette année enfin, sept sculptures de Maxime Real del Sarte ont été réunies et présentées dans nos vitrines, grâce au fils et à la belle-fille de l’artiste que nous tenons encore une fois à remercier pour ce prêt qui prendra fin début septembre.
Enfin, dans tout ce que nous avons repris, mon mari et moi-même, il y avait le Bulletin de l’Association qui avait cessé de paraître depuis plusieurs années. Ce fut un gros travail. Nombreux et talentueux furent ceux qui, fidèlement, nous ont rejoints pour signer les articles publiés pendant cette décade.
Je tenais à « faire le point » sur le musée, tel qu’il est aujourd’hui : un état des lieux si vous préférez. Un inventaire de chaque objet a été fait, chacun d’entre eux approximativement évalué pour les Assurances. Un fichier-photo a été complété au fur et à mesure de la rentrée de nouveaux objets et documents. »